Pas de quoi être fier…

Le sourire goguenard de Lepen va rester. C’est son triomphe. Qu’il en profite. Pendant deux semaines. Le jeu de la dispersion a servi son emmergence c’est certain. Les discours de haine ont été mis en veilleuse, Megret s’est chargé de cela. Sous un profil gentil, un « candidat de droite » occupe la place quand Chirac et Jospin se chicanent au centre ou sur le terrain de la sécurité qui n’est pas le leur.

Le diabolisé

Il est rare de voir une campagne plutôt tiède pour un homme souvent enflammé comme Lepen. Habile, filou, il ne choque plus avec des discours forts et violents. Il est « socialement de gauche ». Entre Jospin, hautin et Chirac voleur, Lepen se fait passer pour un homme droit et proche du peuple. Le ras le bol de la classe politique, Lepen sait en faire son jeu. Il joue sur les faiblesses des deux « candidats favorisés » pour se positionner comme un martyr. Il pleurniche encore pour les 500 signatures qu’il ne possède pas quelques jours avant la date butoir. Tout cela le rend inoffensif. Lepen a toujours été un vote defouloir, car des extrêmes, c’est celui qui fait le plus peur aux « grands ». Cette fois, voter lepen semblait une fois de plus bien peu dangereux.

Il est arrivé par surprise, à pas de loup, et en trois coup de dents…

Pris au piège. Il en fallait un, Chirac ou Jospin. C’est injuste, c’est comme ça. Il n’est guère utile de s’attarder à chercher les erreurs dans la campagne. Quelle campagne d’ailleurs ? Les deux poids lourds sont restés sur la défensive, sûrs de leur victoire. La sanction est tombée. L’un a été mangé, et pour de bon, l’autre est assuré de sa victoire, pour de bon aussi.

La victoire sans surprise

On peut espérer une mobilisation forte des électeurs de droite comme de gauche pour faire barrage au front national. Si les élections présidentielles sont trop souvent ramenées à des choix de personnes, on va cette fois voter pour des principes. Cela ne sera pas Chirac contre Lepen mais bien les valeurs de la république contre le haine et l’extrémisme. La droite n’aura pas à tirer beaucoup de fierté de cette victoire